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LE PÈRE GRIGNION DE MONTFORT

faite de sa ville épiscopale et à cette malicieuse satire, le Cours de Rennes, que M. de la Borderie a exhumée des œuvres du sieur de Cantenac[1]. Un savant s’est amusé à recueillir les épigrammes et les invectives dirigées contre les villes d’Italie ; il aurait pu joindre à sa collection la vénérable capitale du duché de Bretagne. Voici quelques strophes du cantique de Montfort :

Tout est en réjouissance,
Monsieur est au cabaret,
Mademoiselle à la danse,
Et Madame au lansquenet ;
Un chacun fait sa bombance,
Et sans croire avoir mal fait.

Voyez combien d’Amazones,
Sous leurs habits d’Arlequins,
Tout découpez, verds ou jaunes,
Marchans sur leurs brodequins,
Y font jour et nuit leurs prônes
Pour séduire les mondains.

Si quelqu’un, plein de courage,
Veut te braver, sur le champ
Tes partisans, pleins de rage,
L’attaquent cruellement,
Et mettent tout en usage,
Pour te tromper finement.

Que voit-on en tes églises ?
Souvent des badins, des chiens,

  1. Mélanges historiques, littéraires, bibliographiques, publiés par la Société des Bibliophiles Bretons, tome ii, p. 147-161.
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