Page:Halgan - Anthologie des poetes bretons du 17e.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
12
NICOLAS DADIER

sonnet, qui est, sans aucun doute, l’œuvre de l’auteur de la Parthenice Mariane, est écrit avec vigueur et fermeté. Le voici :

T’oyant, mon Le Bossu, d’une attentive oreille,
Dans le Temple prescher nos fidelles Nantois,
J’admire ta doctrine et ta diserte voix,
Et ton zèle, et ta grâce à nulle autre pareille.

Mais ton sacré livret me ravit de merveille,
Dont le discours a tant d’efficace et de poids,
Pour nous faire abhorrer un tas de meschans Rois,
Qu’il faut que nuict et jour à te lire je veille.

Vous qui oubliez Dieu et perdez vostre foy,
En suivans le party d’un infidelle Roy,
Lisez ce beau livret, malheureux Politiques,

Et quittant vostre fausse et vaine opinion,
Embrassez, je vous pry, nostre saincte Union,
Sans plus ainsy vous perdre avec les hérétiques.

Cette pièce nous peint Dadier ligueur résolu ; mais je veux croire qu’il ne le fut jamais que sur le papier, et qu’il fit franchement sa paix avec l’infidelle Roy.

Olivier de Gourcuff.