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LE PÈRE ALEXANDRE

Voylecy le Père aux pourceaux (bis),
Qui s’en veniont du païs haut
Avecque barques et bateaux
Pleins de vins,
De raisins,
Cuir de bœuf
Franc et neuf,
Moût d’Anjou
Du plus doux.
Voylecy, voylelà (bis),
Voylecy le Père aux pourceaux (bis).

Cette chanson est signée : .l…dre. Elle suscita, de la part du Père aux pourceaux (en religion Sulpice de Saint-Vincent), une lettre de protestation du 8 juin 1669, qui a été conservée, qui date la chanson et indique l’époque de son auteur.

Il semble toutefois que le P. Alexandre n’habita le couvent des Carmes de Ploërmel qu’après avoir résidé plus ou moins longtemps dans celui de Rennes. C’est de ce dernier qu’il partit pour faire le voyage de Brest dont il a laissé le récit en vers, composé par conséquent quelque peu avant 1669.

Ce récit est moins intéressant qu’on aurait lieu de s’y attendre, parce que le bon Père se borne exclusivement aux incidents qui lui sont personnels et consacre d’une façon un peu monotone la plupart de ses vers à peindre sa reconnaissance — fort expansive — pour les hôtes qui l’ont bien reçu, bien traité le long de sa route. Toutefois, arrivé à Brest, il se départ de ce système et décrit avec de grands développements l’état de ce port, hommes et choses, vers 1665.