Page:Halgan - Anthologie des poetes bretons du 17e.djvu/98

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
82
ALEXANDRE DE RIVIÈRE

intempéries des saisons, sont habitées et habitables : les Arabes, les nègres colons de la sèche Guinée, les lippus Molucains ont, pour se garantir des ardeurs du soleil, l’ombre des arbres et le creux des montagnes ; eux-mêmes, les riverains des mers glaciales, peuvent braver le froid et ses rigueurs :

La Nature a garny (sur toutes) ces contrées
De plusieurs animaux aux échines fourrees,
Comme ours, chats, lous-cerviers, biévres, loutres, regnarts,
Martres, hermines, vairs, liévres et loups pillards,
Chamois, chévres et cerfs, dont des peaux chevelues
Ils font habits d’hyver, force mantes velues,
Houpplandes et manteaux, ont poisles chaleureux,
Etuves à suer, caves et autres creux,
Qui naturellement contre le froid les arment ;


ils utilisent la graisse, le suif des marsouins pour faire des lampes et falots,

Ils se servent des os (combustible matiére)
À faire maint bon feu qui ne leur coûte guere,
Desquels ils font amas, emplissent maint buscher,
Suppléant au défaut du bois qui leur est cher.

Après ces considérations ethnologiques, le poète dit un mot des tremblements de terre, phénomènes ignés qui n’étonnent pas ceux qui ont vu tourbillonner le feu du Vésuve et surjonner les ondes des bains chaleureux ; puis il prend congé de son Uranie, dont l’appui lui sera encore nécessaire.

Dès le début du dernier chant, Rivière émaille de traits originaux, d’images bretonnes, ses démons-