Page:Hamilton, Jay, Madison - Le Fédéraliste, 1902.djvu/111

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

CONSÉQUENCES DE LA LUTTE ENTRE LES ÉTATS 51 quelque funestes qu’elles semblent pour la liberté et pour réeonomie, ont cependant produit Favan- tag’e bien important de rendi’e impossibles les con- quêtes soudaines et de prévenir ces dévastations su- bites qui, avant leur établissement, marquaient les progrès de la guerre. L’art des fortifications a concouru au même but. Les nations de l’Europe sont environnées de chaînes, de places fortes, qui les garantissent mutuellement •contre l’invasion. Des campagnes sont employées à réduire deux ou trois places frontières, pour s’intro- duire dans le pays ennemi. De semblables obstacles se présentent à chaque pas pour épuiser les forces et retarder les progrès de l’envahisseur. Autrefois, une armée d’invasion pénétrait jusques au cQîur du pays voisin presqu’aussi rapidement que la nouvelle de son approche ; mais, à présent, uue force relative- ment faible de troupes disciplinées, se tenant sur la défensive, avec l’avantage de postes, peut arrêter et finalement faire échouer les entreprises d’une armée bien plus considérable. L’histoire de la guerre, dans -cette partie de l’univers, n’est plus l’histoire de na- tions subjuguées et d’empires détruits, c’est l’his- toire de villes prises et reprises, de batailles qui ne décident rien, de retraites plus avantageuses que des victoires, de grands efforts et de petites conquêtes. Dans notre pays, le spectacle serait bien diiïérent. La crainte des établissements militaires en différe- rait l’introduction aussi longtemps qu’il serait pos- sible. Le défaut de fortifications, laissant les fron- tières d un Etat ouvertes aux autres Etats, faciliterait les invasions. Les Etats peuplés sulijugueraient sans grande difficulté leurs voisins moins nombreux. Les conquêtes seraient aussi faciles à faire que difficiles à conserver. La guerre serait donc sans suite et pleine de pillages. Des troupes irrégulières mène-