Page:Hamilton, Jay, Madison - Le Fédéraliste, 1902.djvu/77

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un Gouvernement général, unique, qu’avec plusieurs gouvernements particuliers ; à cet égard, le premier favorise plus la sûreté du peuple.

Quant aux justes causes de guerre qui résultent de la violence directe et illégale, il me semble évident qu’un bon Gouvernement national donne, plus que tout autre, une grande sécurité contre les dangers de ce genre.

En premier lieu, des violences de cette nature sont plus fréquemment occasionnées par les passions et les intérêts d’une partie que du tout, d’un ou de deux États que de l’Union. Nous n’avons jamais vu la guerre avec les Indiens naître des attaques du gouvernement fédératif actuel, quelque mal organisé qu’il soit ; souvent, au contraire, des hostilités de la part des Indiens ont été provoquées par la conduite imprudente d’États particuliers, qui, faute d’avoir pu ou d’avoir voulu empêcher ou punir les offenses, ont amené le massacre d’habitants innocents.

Le voisinage, pour certains États, de territoires espagnols et anglais expose plus immédiatement ces États limitrophes à des différends avec leurs voisins. Les États limitrophes seront ceux qui, sous l’influence d’une irritation soudaine, de l’appât d’un intérêt apparent, ou du vif ressentiment d’une injure supposée, se porteront plus aisément à des violences de nature à entraîner la guerre. On ne peut opposer à ces dangers rien de plus efficace qu’un Gouvernement national, dont la sagesse et la prudence ne seront jamais altérées par les passions qui agitent les parties immédiatement intéressées.

Non seulement le Gouvernement national est celui qui fournit le plus petit nombre de justes causes de guerre, mais encore il lui sera plus facile de résoudre et de terminer à l’amiable les différends