Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/14

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qui sépare le Japon de la Corée a 320 kilomètres de largeur, tandis que la base la plus rapprochée de la Russie, Port-Arthur, est à une distance de 1.500 kilomètres d’une part, et que Vladivostok, d’autre part, est éloigné de 1.900 kilomètres. Il s’ensuit donc que c’est en Corée, et non en Mandchourie, que seraient débarquées les troupes japonaises. Une fois établi en Corée, le Japon pourrait disputer la suprématie sur mer à conditions égales. À cet égard, les nombreux bâtiments lance-torpilles que possèdent les Japonais leur assurent un sérieux avantage puisqu’il sera en leur pouvoir d’y avoir recours si la flotte russe essaie d’arrêter leur mouvement. L’absence de toutes facilités pour réparer les avaries rend le fait certain que la flotte russe évitera autant que possible tout engagement sérieux. Il serait difficile de rendre meilleure la situation du Japon à cet égard. À Yokosuka, d’où un grand nombre de croiseurs ont été lancés, il existe un très grand chantier de constructions, et le Japon possède également des docks convenant aux grands navires à Kure et à Nagasaki. Il a en tout à sa disposition immédiate, une demi-douzaine de docks de 120 mètres ou plus de longueur et une très habile année d’ouvriers. Port-Arthur doit être regardé pour des fins pratiques comme la base navale de la Russie en Extrême-Orient dans le cas d’une campagne entreprise à la saison froide.

Vladivostok est trop éloigné pour qu’on puisse s’attendre à ce qu’il soit utilisé. La Russie a néanmoins construit dans ce port un grand bassin à sec, un bassin à flot de 91 mètres de longueur, et le plan d’un second bassin à sec a été tracé. En face de ces deux centres solitaires et isolés, le Japon possède des bases navales, des arsenaux et des docks sur les points suivants de ses côtes :