Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/155

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d’hui est toutefois égale à vingt-cinq de l’ancienne monnaie, et, comme le coût net de leur fabrication est inférieur à un cent et demi la pièce, on voit qu’il y a quelque encouragement à la fabrication de la fausse monnaie. Le nombre des fausses pièces de nickel augmente rapidement, et des permis de frappe furent, en un temps, libéralement accordés par le gouvernement à de simples particuliers. La monnaie de nickel est ouvertement importée en passant par la douane ; des pièces fausses sont expédiées, en grande quantité, par presque tous les navires venant du Japon et introduites en fraude dans le pays. Le gouvernement fait seulement attention au profit qu’il tire de cette circulation illégale, et, ignorant le tort permanent qu’elle fait au crédit du pays, se sert de tous les moyens pour faire circuler ces pièces dépréciées. Jusqu’à une date très récente, la circulation des pièces de nickel était bornée à la capitale et aux alentours de deux ou trois ports à traité, l’ancienne monnaie de cuivre subsistant ailleurs. Dans le but de généraliser leur usage, les magistrats reçurent l’ordre de n’accepter, dans tout l’empire, le paiement des impôts qu’en cette monnaie. Mais, comme les salaires sont ordinairement payés en monnaie de nickel et que la valeur d’achat du dollar de nickel coréen est moins de la moitié de ce qu’elle était avec la monnaie de cuivre, alors que le niveau de paiement demeure le même, le gros de la nation n’est pas payé davantage qu’autrefois, et la valeur d’achat de l’argent qu’il gagne est infiniment moindre. Il n’y a aucune perspective d’une amélioration prochaine puisque le gouvernement a passé un contrat pour l’émission de quarante millions de pièces de nickel de plus. Quand cela sera fait, la valeur nominale de la monnaie en circulation, vis-à-vis du yen d’or japonais, sera