Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/231

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pose d’un pittoresque assemblage de maisons couvertes de chaume et de tuiles, entassées le long des ruelles étroites et malsaines. La grande route de Séoul à la frontière, l’une des six grandes routes du pays, passe au centre de la ville. Les groupes de maisonnettes qui se pressent de chaque côté de la route, indiquent que les seuls emplacements avantageux sont ceux qui donnent sur cette large voie.

À travers les intervalles des maisons, des échappées de vue laissent apercevoir la baie. L’odeur de la mer se perd parmi les exhalaisons du poisson qui sèche et des détritus qui pourrissent, puanteur qui flotte lourdement dans l’atmosphère, imprégnant toute chose et répandue partout, sauf sur les sommets ventilés qui ceinturent la baie. Une population de 15.000 âmes se presse dans ces boutiques couvertes de chaume et ces cabanes en ruines.

La ville indigène s’arrête brusquement à un mille environ de la Colonie. Des champs de légumes bordent la route. Le ruban de baie contigu à la ville est couvert d’amas de poissons séchant au soleil, de monceaux de filets de pêche, de barques de pêche et de jonques en mauvais état. Il disparaît, un peu plus loin, en contournant les falaises, aux sommets parfumés de pins et de sapins. Des vallées tortueuses, où on aperçoit de riants villages qui se détachent sur un fond de pics majestueux et de chaînes de collines, des pointes et des promontoires boisés sur lesquels sont situées les maisons des missionnaires, contribuent, avec la vaste étendue de la baie et la vue de la pleine mer au delà, à former un paysage d’un pittoresque et d’un attrait suprêmes. Il y a environ trois mille Japonais résidant à Won-san, quelques marchands chinois, une petite colonie étrangère, comprenant le commissaire des Douanes et Mme  Wakefield, et le personnel