Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/369

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matin, mon interprète me dit que cette procession dans la cour faisait partie des cérémonies usitées pour demander la pluie. Si cela était vrai, la coïncidence était curieuse. Le lendemain, à l’heure de mon déjeuner, les moines se disposèrent à continuer la cérémonie. J’avais encore la tête tout ébranlée des bruits discordants de cloches, de gongs et de cymbales de la fête précédente, et, à la vue des préparatifs, mon appétit s’en alla. Il me fut impossible de déjeuner ; je sortis pour demander qu’on me laissât la paix. Ce bienfait me fut heureusement accordé ; il fut décidé qu’on ne recommencerait pas la cérémonie — en raison, je pense, de la pluie — qu’on mangerait les offrandes. C’est ce que firent les moines et les deux femmes pendant toute la journée. Ce fut donc pour moi un jour de calme parfait, et ainsi chacun se trouva satisfait et absolument heureux.

Mes vacances ne passèrent que trop vite. Je me préparai très tristement à rentrer à Séoul. Quand j’y fus de retour, la nouvelle de mon prochain départ s’ébruita rapidement grâce à mes domestiques. Tous les jours, les marchands de curiosités affluèrent à l’hôtel de la Gare où j’habitais de nouveau, m’y trouvant très bien, grâce aux attentions aimables de M. et de Mme Emberley. Il y a assez peu de choses valant la peine d’être achetées à Séoul : d’originaux ustensiles de cuisine en cuivre, des ferrures avec des incrustations d’argent, des boîtes à tabac, des coupes de jade, des éventails, des écrans et des rouleaux. Mes acquisitions furent peu nombreuses ; ce qui m’attirait le plus, c’était les meubles du pays, les armoires massives, les cabinets ornés de plaques de cuivre et les petites tables à thé. L’empereur m’avait fait envoyer à l’hôtel un cadeau consistant en soie et en éventails, et, avec ce que j’achetai, ma collection de souvenirs coréens fut