Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/372

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par une vengeance. Le chef conducteur, tempêtant et jurant, se démenait comme un fou furieux parmi les autres. Il vint ensuite vers moi, armé d’une grosse pierre ; je lui appliquai un coup de poing sur la tempe, et alors commença une scène de désordre. Mes bagages furent jetés à bas des chevaux, et des pierres volèrent dans l’air. Je frappai de tous côtés mes assaillants, et pendant quelques minutes, entouré par eux, ma situation fut très mauvaise. Les domestiques et les conducteurs, mon interprète et quelques-uns des assistants se mirent vigoureusement de la partie. À la fin, M. Emberley fit évacuer la cour, et je rentrai en possession de mes bagages ; mais j’avais une blessure légère à la tête, et la main fracturée en plusieurs endroits. Il était donc plus que jamais nécessaire d’ajourner mon voyage ; mes craintes au sujet de ma santé se réalisèrent. Vers le soir du même jour, des symptômes de maladie devinrent visibles ; la douleur de ma main et de mon bras avait augmenté ; la tête me faisait mal ; j’avais la gorge enflammée. On me conseilla de partir immédiatement pour le Japon ; le lendemain j’étais en route, me proposant d’aller à Yokohama et de là à Vladivostock, en prenant la ville forte russe comme point de départ de l’expédition. Mais, au moment où le navire me débarquait au Japon, j’étais empoigné par la fièvre entérique, Il ne pouvait plus être question de voyage ; et quand on me transporta d’un hôtel de Yokohama à la cabine d’un paquebot japonais qui devait me ramener en Angleterre, j’avais fait en moi-même mes adieux aux pays de ce monde, car le docteur m’avait dit que j’étais mourant.