Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/51

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petites tribus furent absorbées par les grandes, et les faibles gouvernements renversés par les forts, la Corée a peu à peu formé un royaume qui, embrassant toutes les petites unités dans sa protection, a offert au monde, à travers les siècles, une autorité plus ou moins complexe et stable. Il n’y a pas à douter que le royaume naguère vassal de la Chine, à l’occasion duquel la Chine et le Japon furent en guerre, a fait de beaucoup plus grandes enjambées sur la route du progrès que son ancienne voisine et suzeraine. Il est incontestable que les conditions de vie qui règnent à Séoul parmi les Coréens sont supérieures à celles qui règnent à Pékin, chacune de ces deux villes étant considérée comme la capitale du pays — le centre représentatif où tout ce qu’il y a de meilleur et de plus brillant est rassemblé.

Ce fut en 1876 que la Corée conclut son premier traité moderne. Ce ne fut que trois ans après, qu’un échange de représentants diplomatiques eut lieu entre elle et les parties contractantes. En dépit du traité, la Corée ne montra aucune disposition à profiter de ses nouvelles relations, jusqu’à ce que l’ouverture de Chemulpo au commerce, à la fin de 1883, lui ait prouvé de quels avantages commerciaux elle était à présent en mesure de jouir. Pendant tout ce temps la Chine avait été en relation avec les étrangers. Des légations avaient été installées dans sa capitale ; des consuls avaient la charge des ports ouverts ; des traités de commerce avaient été conclus. Elle était déjà vieille et malavisée dans la sagesse qui lui vint de ses rapports avec les peuples occidentaux. Mais dans un esprit d’intraitable obstination sans parallèle dans l’histoire constitutionnelle, la Chine se resserra en elle-même à un tel degré que le Japon, dans l’espace d’une génération, s’est élevé à la situation d’une grande