Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/57

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peuple retombe dans le conservatisme des anciens jours, mais il peut s’affaisser complètement, par suite des malheureuses circonstances qui font maintenant de la Corée un objet d’observation ironique et intéressée parmi les puissances occidentales. Elle peut être absorbée, annexée ou divisée ; en s’efforçant de demeurer indépendante, elle peut sombrer dans l’anarchie complète dont elle peut être frappée. Elle a donné beaucoup de promesses. Elle a établi un service des Douanes, elle est entrée dans l’Union postale, et elle a ouvert ses ports. Elle a accepté les chemins de fer et les télégraphes, et elle a montré de l’obligeance, de la considération et de l’hospitalité envers toutes les catégories d’étrangers sur son territoire. Sa confiance a été celle d’un enfant, et ses fautes celles qu’on commet dans le jeune âge. Elle est en effet très vieille et à la fois très jeune ; et par une curieuse fatalité, elle se trouve aujourd’hui en face d’une situation qui maintes fois s’est présentée devant elle dans les âges passés.

L’introduction des inventions occidentales en Corée a graduellement effacé de la vie coréenne d’aujourd’hui maintes coutumes qui, associées depuis un temps immémorial au peuple et à ses traditions, lui communiquaient cette tranquillité et ce pittoresque qui distinguaient le petit royaume. La Corée, au vingtième siècle, offre des preuves abondantes du mouvement de progrès qui pousse en avant son peuple. Autrefois la moins progressive des nations d’Extrême-Orient, elle présente aujourd’hui un exemple presque aussi remarquable que celui offert par la prompte assimilation des idées et des méthodes occidentales au Japon. Chemulpo, toutefois, centre où une importante colonie étrangère et un port ouvert ont surgi, ne suggère pas en lui-même l’étendue