Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/68

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d’une façon plus agréable que la capitale de la Chine, la muraille de Séoul rappelle les murailles de la passe de Nankow dans le superbe dédain avec lequel elle s’agrippe à la bordure des montagnes, escaladant les endroits les plus bizarres dans le cours de ses sinuosités presque inutiles. Elle s’étend de l’autre côté des hautes crêtes de Peuk-an et traverse le pic splendide et solitaire de Nam-san, enfermant d’un côté une forêt, d’un autre une plaine vide et désolée, descendant ici dans un ravin pour reparaître, à quelques centaines de mètres, sur les pentes de la montagne. La muraille est dans un bon état de conservation. Par endroit, c’est un rempart de terre recouvert de maçonnerie ; plus ordinairement c’est une solide construction de pierre de vingt-trois kilomètres de tour de huit à douze mètres de haut, crénelée sur toute son étendue et percée de huit, arcs de pierre. Les arcs servent de portes ; ils sont couronnés de hautes tours couvertes de tuiles, dont le pignon se recourbe à la mode chinoise.

Dans l’espace qu’enclôt cette muraille de pierre, la ville s’étend à travers une plaine, ou bien sur le flanc de la montagne, elle profite de l’abri propice de quelque renfoncement, où elle jouit d’une retraite agréable, fraîche et commode. Dans l’étendue de la ville, il y a une diversité de perspectives qui raviraient le voyageur leplus blasé. Au delà de ses limites, la campagne est délicieuse d’aspect et de caractère, sans cette étendue de plaine uni et monotone qui va jusqu’aux murailles de Pékin et qui nuit tellement à la position de cette capitale. Dans cette vaste étendue s’étendent des collines et des vallées boisées. Des villages s’abritent à l’ombre grise et fraîche des arbustes. Sur les collines s’élèvent des tombes imposantes, abritées contre le vent par une bordure d’arbres.