Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/81

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d’une voie importante, leur mobilier précieux moitié dedans et moitié en dehors du ruisseau sale. C’est une très belle chose qu’un cabinet coréen. Il est orné de plaques de cuivre repoussé et garni de clous de cuivre, très massif, très bien joint, absolument supérieur comme dessin et comme fini. La façon des bijoutiers est grossière et peu attirante, quoique certains morceaux révèlent parfois une idée artistique. Les ornements sont surtout des bracelets d’argent, des épingles à cheveux et des boucles d’oreilles, et une variété d’objets pour parer la chevelure. Les marchands de céréales et de légumes vendent dans la rue. Le marchand du pays adore empiéter sur la voie publique autant qu’il peut. Une fois en dehors des rues principales de la ville, les ruelles sont absolument fermées à la circulation à cause de cette habitude des boutiquiers, de l’un et de l’autre côté des petites rues, de pousser leurs marchandises sur la chaussée. Le métier de boucher en Corée est le plus dégradant de tous. Même dans les rangs les plus bas de la société on refuse de l’accepter et de le reconnaître. Les boucheries sont désagréablement situées auprès des principales rigoles.

Il y a d’innombrables palais dans la capitale, mais comme Sa Majesté fait très fréquemment agrandir ses domaines, d’autres édifices dans l’avenir seront encore adaptés à l’usage impérial. L’enceinte du palais procure toujours l’occasion aux étrangers de se familiariser avec la physionomie des nombreux ministres de l’État. Dans leur grand désir de conseiller le souverain, ils se chamaillent ; entre eux, nouent des intrigues et des contre-intrigues, et luttent pour avoir les atouts en mains, sans souci du résultat que leurs jalousies peuvent avoir pour le pays. À toute heure on voit des processions de chaises