Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/85

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marmaille qu’on puisse voir, sont laissés libres, jusqu’à un certain âge, de vagabonder dans les rues, de jouer dans le ruisseau, et autour des bouches d’égouts, absolument nus — usage économique qui est commun dans tout l’Extrême-Orient. Les garçons sont vite pourvus d’habits et poussés vers une occupation quelconque. Les filles de la condition la plus pauvre sont vendues comme esclaves et sont attachées à la domesticité des hautes classes. Quand on les voit après dans la rue, marchant à côté de la chaise de leur maîtresse, on a la preuve qu’elles ont appris à être propres, et mêmes élégantes dans leur tenue. À cet âge, ce sont des enfants de mine agréable et saine. Toutefois les conditions dans lesquelles elles vivent, les épuisent prématurément.

En dépit de l’introduction de certaines réformes, beaucoup de choses du vieux monde subsistent encore à Séoul, maintes reliques du Royaume Ermite. Les femmes sont encore plus étroitement séquestrées. La coutume, qui ne permet à celles des hautes classes de prendre de l’exercice au dehors que le soir, est observée. Les hommes ne sont plus cependant exclus des rues à ce moment-là. Le spectacle de ces fantômes blancs dans la nuit, glissant çà et là, éclairés par les rayons de la lanterne que portent devant elles leurs petites esclaves, est aussi attirant que l’aspect de Séoul de jour, avec ses masses mouvantes vêtues de blanc. Une rue pleine de Coréens suggère, comme M. Henry Norman, député, l’écrivit justement un jour, l’idée orthodoxe de la résurrection.

On ne peut nier que l’aspect extérieur des hommes et des femmes ne rende la capitale singulièrement attrayante. Les hommes sont beaux, bien faits ; ce sont