Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/319

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« On suppose toujours le cas où M. Godeheu, ne pouvant parvenir à faire la paix, serait obligé de continuer la guerre, pour tirer de ce cas malheureux tous les avantages qu’il lui serait possible…

« En indiquant à M. Godeheu ce qu’il pourra faire, on n’entend point lui rien prescrire de positif à cet égard ; les circonstances doivent décider des partis qu’il aura à prendre pour remplir, soit plus tôt, soit plus tard, l’intention où l’on est de ne point exposer des troupes dans le centre de l’Inde, de ne point prendre part aux guerres des indigènes et d’éviter de les aguerrir par la jonction des troupes françaises aux leurs.

« Au milieu des plus grands succès, M. Godeheu ne doit jamais perdre de vue l’idée et le désir de se concilier avec les Anglais.

« M. Godeheu, en arrivant dans l’Inde, donnera nouvelle de son arrivée au gouverneur anglais, des ordres qu’il a de pacifier les troubles, et du désir qu’il aurait de voir la tranquillité rétablie entre les deux nations sur un pied stable et solide… Il leur proposera une trêve et suspension générale d’hostilité pendant deux mois, afin d’entrer en pourparlers, sauf à la prolonger ; cependant, si la Compagnie se trouvait avoir une supériorité décidée dans l’Inde, il ne proposerait point de trêve ; mais il n’en écrirait pas moins au gouverneur anglais pour l’exciter à entrer en négociation de paix, car on ne la fait jamais plus avantageuse que dans les temps de succès ; pour s’en préparer les voies et commencer à ramener les esprits, M. Godeheu, dès son arrivée, renverra au gouverneur de Madras les quatre-vingt et tant de Suisses qui ont été