Page:Haraucourt - Amis, 1887.djvu/110

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riaient. Georges se baissait et se relevait tour à tour.

— Vous êtes gentil, dit-elle.

Puis, s’essuyant :

— Est-ce que cela se voit encore ?

Elle voulut se promener jusqu’au retour de Pierre. Ils suivaient des sentiers, les quittaient pour d’autres, passaient, repassaient : leur double silhouette se perdait entre les bosquets et les taillis, pour reparaître plus loin. Ils traversèrent les pelouses. Plus de tristesse ; ils s’interrogeaient et répondaient gaîment.

— Racontez-moi donc l’histoire de cette reine des Indes dont vous fîtes la conquête et dont le mari jaloux…

— Je veux bien, fit Georges… D’abord, et comme en tout récit de voyages, le roi, que j’avais guéri d’une migraine, me fit premier ministre. La reine se nommait…

Le couple s’enfonça sous les arbres, dans les chemins tortueux, et le rire de Jeanne voletait à travers les branches, pareil à une chanson de fauvette.