Page:Haraucourt - Amis, 1887.djvu/215

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fera une joie de vous conduire à la petite porte du parc.

— Mais, très volontiers, ma chère, et je vous remercie du conseil.

— Vous m’excuserez sans peine, reprit Mme  d’Arsemar, si je ne puis vous accompagner.

Jeanne expliqua ses ordres au cocher de la sous-préfète. Les deux ennemies s’embrassèrent, la visiteuse prit le bras de Desreynes.

— Au revoir : je compte sur vous pour mon quadrille, mercredi, 20 mai.

— Sans faute… Ne vous perdez pas dans les bois… Georges, vous viendrez me chercher au pavillon, n’est-ce pas ?

La voiture s’éloigna. Jeanne rentra dans la maison, et prit son peignoir de bain. Elle tremblait de tout son corps.

— Oh, la honte, si j’échoue !

Elle s’arrêta, la main sur le pommeau de la rampe.

— Je ne peux pas vouloir cela : c’est fou !

Savoir que l’on va faire une sottise, et la préméditer : quel charme !

Elle aperçut au loin le couple qui entrait sous les arbres.

— Tant pis, tant pis ! Puisqu’il faut…

Elle crut entendre un éclat de rire à la lisière du bois.

— J’aurai mon tour, moi !

Georges avait mêlé ses doigts à ceux de sa com-