II
Telle est la voie de la femme
adultère, qui, après avoir mangé
s’essuie la bouche et dit : « Je
n’ai point fait de mal. »
Jeanne était fort paisible. Elle avait eu du remords juste assez pour en goûter le charme, et rien de plus ; ce qu’il fallait de temps à un sentiment nouveau pour rompre la banalité de la vie et devenir banal à son tour : une heure ! Un remords complaisant, coquet, pimpant, mondain, joli comme un bibelot de Sèvres, un petit amour de remords qui disait en minaudant : « N’importe, c’est très mal ce que j’ai fait. »
Elle savait bien qu’elle seule avait tout préconçu et tout dirigé : mais ce reproche-là lui devenait sa plus sincère excuse. Elle avait eu tort, oui. Mais quel triomphe ! Une qui aurait cédé ne se devrait rien autre que des blâmes : elle estimait mériter aussi quelque éloge.
Évidemment, des malheurs pourraient résulter de tout ceci ; mais elle n’y croyait qu’un peu, et les