Page:Haraucourt - Amis, 1887.djvu/94

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« Quand je dis que Dieu me regarde et me juge, c’est que je me regarde, et que je me juge. »

« La vertu, qui est une force de la pensée, n’a pas de puissance contre l’amour, qui est une force de la nature. »

« Quand deux hommes discutent, exprimant des idées diamétralement contraires, est-il bien sûr que l’un soit plus près que l’autre de la vérité ? »

« Tout se prouve : rien n’est prouvé. »

« Une vérité qu’on affirme est tout près de devenir fausse ; une vérité qu’on généralise n’est déjà plus une vérité. »

« L’idéal n’est qu’un souvenir développé par l’imagination et interprété par le désir. »

« Il y a eu une folie plus haute que la raison, et qui est celle du génie exaspéré par son impuissance au retour des courses qu’il essaye vers les confins de la pensée. »

« La puissance est dans ceci : voir grand et se sentir petit. »

« Lors que nous avons logiquement poussé une idée jusque dans ses derniers retranchements et que nous nous croyons sur le point d’en pénétrer l’énigme, nous nous trouvons tout à coup en face d’une formule banale que nous avons entendue et redite cent fois, inconsciemment. Toute la sagesse du penseur se résume à comprendre parfois le pourquoi des banalités qu’il dit. »

« Je ne sais lequel des deux est le pire, ou des vices