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LES CULTES.








SUR UN BERCEAU


à roger de francmesnil



Enfant, pauvre petit qui tends tes deux poings roses,
Comme deux fleurs d’hiver sur la neige des draps,
Être vague qui ris et qui pleures sans causes,
Enfant, la vie est dure et tu la connaîtras.



Dure et longue, la vie, hélas ! la vie humaine,
Et demain, dès l’aurore, il faudra marcher seul,
Pour faire avant le soir la grand’route qui mène
Des plis du berceau blanc vers les plis du linceul.