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tres dames, ses amies. Par leurs soins, les enfants avaient été à peu près requinqués, tant en cotonnade qu’en toile. À leur tour un certain nombre de femmes éprouvèrent, quoiqu’un peu tard, les bienfaits de la réaction charitable, sous forme de chaussures, camisoles, chemises et jupons. Est-il nécessaire d’ajouter que ces dons allaient s’adresser spécialement et comme de droit aux ferventes de la chambrée ? Aussi le Grenier devenait-il de plus en plus une petite église. Toutefois l’action du prosélytisme ne put franchir un certain cercle prédestiné : la clientèle de l’abbé se recrutait surtout de malheureuses, auxquelles il faut beaucoup pardonner.

Légalement, monsieur l’abbé vicomte de R. ne résidait pas aux Chantiers ; il en avait seulement fait un domicile diurne, de sorte qu’on voyait stationner du matin au soir sa voiture à la porte, tandis que le cocher, en fait de mission, lui, dormait ou passait le temps chez le marchand de vin du coin.

Où monsieur l’abbé rayonnait malgré sa modestie, c’est quand du haut d’un petit balcon en planches au 3e  étage, donnant sur la cour, il voyait à sa voix pastorale obéir toute la colonie enfantine.