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Oh ! quel sang vivifie ton cœur, femme qui n’a pas pleuré devant ton sexe meurtri jusqu’en ses entrailles ?

Ce rire me navra, mais surtout me confondit. Qu’était-ce que l’exclamation ridicule de l’homme en blouse et l’insulte de la religieuse auprès de la joie sereine de cette jeune femme ?

C’est ici surtout qu’apparaît dans sa monstruosité l’éducation basée sur l’antagonisme des classes.

Comme ses sœurs, il est certain que la jeune femme avait au cœur en naissant, la charité qu’y met la nature. Pour qu’à l’âge où tout dans l’être est encore généreux, elle n’ait pas rougi de paraître cynique, il faut nécessairement qu’elle n’en ait pas eu conscience. Oui, cette jeune femme dans sa richesse est déshéritée du seul bien qui fait la vie douce, elle n’aime ni ne peut aimer. Sans miséricorde il n’est point de bonheur vrai, les aimants seuls compatissent : elle rit.

Martyres de l’éducation sénile, anti-cordiale et par cela même anti-sociale donné à la jeunesse dans ces instituts dits religieux, il faut plaindre ces pauvres êtres repliés sur eux et desséchant de mépris pour l’humanité ; mais