Page:Hardy - Jude l’Obscur.djvu/374

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Jl'l>E LOBSCVK — Le philtre opère, vous savez ? dit-il avec une œillade. C’est honteux de faire sombrer les cœurs ainsi. — Jo ne parle pas d’amour aujourd’hui. — Pourquoi pas ? C’est congé général. Elle ne répondit pas. Le bras de Yilbert enlaça fur- tivement sa taille, ce qui pouvait passer inaperçu dans la foule. Une expression malicieuse glissa sur le visage d’Arabella au contact du bras : mais elle tint ses yeux tixés sur la rivière comme si elle ne s’apercevait pas de cette étrein.e. La foule devint houleuse, poussait ! Arabella et ses amis parfois presque jusque dans la rivière, et la jeune femme aurait ri de bon cœur au jeu de mains qui suivit si l’œil de son esprit n’avait gardé l’em- preinte d’une pâle attitude de statue, récemment contemplée et qui la dégrisait un peu. Le divertissement de l’eau atteignait sou apogée. Ce n’étaient que plongeons, ce n’étaient que cris : la course était perdue et gagnée ; les toilettes grises, les bleues, les jaunes, quittaient les bateaux et les cu- rieux commençaient à avancer. • — Eh bien ! ç’a été rudement réussi ! s’écria Ara- bella. Mais je crois qu’il faut aller retrouver mon pauvre homme. Mon père y est, autant que je sache. Mais je ferai mieux de retourner. — Qu’est-ce qui vous presse ? — Il faut bien que j’y aille... (".lier, cher, c’est vi- lainl - la première rampe où l’on reiiioiilail du boni de l’eau sur le pont, la foule u’<-U>il plus qu’un bloc compact el siirchaMllé. W .ilxll.i et VÏIIMTI agglutinés au reste. Ils restaient lit. immobiles. Arabi-llit sY-criant : « Cher, cher ! de plus en phi> impatiente : car cil»