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nora l’énigmatique

porte, fermée à clé, les arrêtait. Le temps de l’enfoncer, la lutte avait pris fin.

— Eh bien, alors ! s’exclama le capitaine. On ne nous ménage pas les surprises ! Ils n’ont pas dû tous se tuer. Cherchons. Toi, Édouard, à gauche ; moi, a droite. Missiac, surveillez partout.

Un long couloir traversait la maison, à cet étage. Édouard trouva vite : des voix s’entendaient encore, à l’extrémité du corridor, bien que moins bruyantes. Sans attendre ses compagnons, à qui il fit signe du bras, le sergent poussa la porte de la chambre d’où sortait le bruit.

Un spectacle peu ordinaire s’offrait à sa vue. Dans le fond de la pièce, sorte de salon-cabinet de travail, deux hommes étaient étendus sur le sol, les pieds et les mains ligotés. Deux autres se penchaient sur eux, achevant d’assujettir les cordes. Les uns et les autres haletaient, apparemment exténués. Du sang s’apercevait sans qu’on pût distinguer qui au juste était blessé. Tout était sens dessus dessous, les meubles renversés ou brisés, les bibelots en miettes, les rideaux arrachés et les vitres en éclats : indices d’une lutte violente, bien que courte, et dont les acteurs restaient pantelants.

Une femme, le dos à la porte, donnait des indications aux hommes occupés à immobiliser leurs adversaires, tout en feuilletant fébrilement des paperasses étalées sur une table. Édouard ayant fait un pas dans la pièce, elle se retourna brusquement.

C’était Nora !

VIII

Deux cris, simultanés :

— Édouard !