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nora l’énigmatique

— Oui… Et puis, Édouard, la femme que tu as presque mise à nu, scélérat ! dans le ravin de Jacopo ?

— C’était toi ?

— Non ! Voyons, tu m’aurais reconnue ! C’était une personne que m’envoyait Sudermann : je ne suis pas la seule de mon sexe à faire ce métier ! Cette femme venait m’apporter des propositions de Sudermann. Apparemment, il lui manquait des précisions sur les plans de notre état-major. Il me demandait, en échange de certaines concessions, de m’efforcer de les lui obtenir.

— Mais où l’avez-vous vue, cette femme ? demanda le capitaine. Elle a échappé à Édouard.

— Je l’attendais, tout simplement, dans le pavillon de ma T. S. F. Elle venait m’y rejoindre quand elle est sortie, seule, de chez Jacopo. Ayant fait un détour, elle y est revenue. C’est une gaillarde !

Le temps pressait. Je savais que l’état-major avait résolu d’engager ce matin les combats d’avant-garde qui doivent précéder une nouvelle poussée d’envergure : vous avez constaté que ça s’est produit. J’ai décidé de jouer le tout pour le tout. Prétendant posséder des renseignements d’une très haute importance, j’ai renvoyé la messagère en donnant rendez-vous à Sudermann dans ce château que je connaissais bien et où j’avais envoyé de nos gens depuis une couple de jours.

— C’est vous qui avez fait réparer le mur ?

— Non, ça, c’est Sudermann et c’est une autre histoire. Je vous ai dit que Casa-Teroni est à la bordure de nos deux territoires. Or, Sudermann a voulu se l’annexer et faire, du château, sa base d’opérations.