Page:Hartex - Nora l'énigmatique, 1945.djvu/122

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
120
nora l’énigmatique

Le bruit du canon n’avait pas cessé. Il s’y joignait le vrombissement des moteurs d’avions dont le ciel était maintenant rempli. Le combat, apprirent-ils, se développait au delà des espérances du haut commandement, mais plutôt à l’est de Morona. Casa-Teroni constituait l’extrémité du flanc droit dans le dispositif offensif des Alliés. Les troupes avaient occupé tous les environs mais ne s’avanceraient pas à plus de trois mille en face du village. Elles s’y consolideraient en des positions naturelles très fortes : le village et son château resteraient la base des opérations dans ce secteur.

Cette fois, les Allemands avaient été pris par surprise.

— Grâce à vous, dit un officier d’état-major à Nora.

Ce n’était que le prélude de la grande attaque.

— Tout va bien, annonça Nora. Nos gens sont encore loin du lieu où nous devons rencontrer Sudermann… Arrivons-y bien avant lui, afin de prendre nos dispositions.

Ils s’en allèrent dans un jeep, qui les secouait inhumainement sur un terrain de cauchemar. Trous, ravins, montées abruptes, rien n’arrêtait la vigoureuse petite voiture. À l’œil inexpérimenté, le pays aurait paru à peu près désert. Ces professionnels de la guerre dans son type actuel y décelaient au contraire la présence de troupes nombreuses, dispersées, disséminées dans des tranchées-fissures, parmi la verdure ou sous des filets de camouflage habilement garnis.

Aux avant-postes, le groupe s’adjoignit une escorte qu’on leur avait préparée d’après des ordres venus du château. Dans ce détachement, se trouvait Jos. Larivier, qui souhaita une bruyante bienvenue à son sergent :