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nora l’énigmatique

V

Dès le point du jour, le bataillon occupe des hauteurs, à l’avant de ses lignes et les évolutions commencent.

Sans prendre l’aspect de ce qu’on appelait autrefois une bataille rangée et qui serait maintenant folie, le combat s’annonce plus coordonné, plus ramassé que la veille.

Trois compagnies occupent une série de petites collines, la quatrième restant en réserve, un peu à l’arrière, sur le flanc gauche. Il s’agit de déloger l’ennemi d’une ferme, à gauche du chemin qui passe dans la dépression ; d’un monticule d’où il balaie la route de son feu de mortiers et de mitrailleuses, ainsi que d’un bosquet à droite.

Le feu, intermittent jusque là, s’engage avec vigueur : les quelques chars dont dispose le bataillon se sont immobilisés, agissant en guise de batterie. C’est d’abord un duel d’artillerie. À l’abri d’un tir de couverture qui neutralise les pièces ennemies, bientôt, la compagnie « A », celle du sergent Lanieu, se lance à l’attaque et les détachements ennemis qui protègent la ferme, à l’avant, se voient forcés de se replier. Alors la compagnie tenue en réserve s’avance rapidement, prend l’ennemi de flanc et le force à se retirer vers ses positions secondaires, d’autant plus que les obus ont rendu la ferme intenable.

Sur tout le front du secteur, l’action est très vive et l’ennemi recule.

Mais voilà que, vers la droite, on voit approcher des chars de combat. Les nôtres se démasquent et leur