Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/170

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sectes nous empêchent de bien les connaître. Cependant chez les abeilles, les mouches, les crabes, on peut quelquefois, à l’aide d’une loupe, voir une sorte de pulsation. On peut aussi dans leur pédicule, par où l’aliment va aux intestins, à l’aide de cette loupe grossissante, quand le corps de l’animal est transparent, voir clairement comme une tache noire. Chez les animaux exsangues et froids comme les limaçons, les coquillages, les squilles, les crustacés, il y a un organe pulsatile, analogue à une vésicule ou à une oreillette sans ventricule. Les intervalles de ces pulsations et de ces contractions sont assez longs ; on ne peut les apercevoir qu’en été et par un temps très chaud.

Voici comment se comporte cet organe. Chez ces animaux, la variété organique des parties et la densité de leur substance exigent un moteur pour la distribution des aliments : les pulsations sont peu fréquentes : quelquefois elles disparaissent complètement à cause du froid, selon ce qui convient à leur nature mal déterminée. Ainsi il y a des moments où ils paraissent vivre, il y en a d’autres où ils paraissent mourir, étant tantôt comme des animaux, tantôt comme des plantes. C’est ce qui arrive aux insectes. En hiver, ils se retirent et se cachent comme s’ils étaient morts, menant tout à fait la vie des plantes ; mais on peut douter avec raison qu’il en soit ainsi pour quelques animaux qui ont du sang, comme les grenouilles, les tortues, les serpents, les sangsues.

Chez les animaux plus grands, plus chauds, ayant du sang, il faut un moteur pour la nutrition et une