Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/208

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dites préparates qu’elles accompagnent, et sont finalement reçues dans leurs parois : elles se terminent à la partie supérieure des testicules, au corps coniforme (épididyme), en formant le corps qu’on nomme variqueux et pampiniforme dont on ne peut dire s’il est formé par les artères, ou les veines, ou leurs terminaisons mutuelles. Il en est de même pour les artères qui accompagnent la veine ombilicale ; leurs dernières ramifications se perdent dans les parois de cette veine.

Pourquoi donc se demander si, par ces cavités béantes, les rameaux de la grande artère sont distendus par l’impulsion du sang et remplies par le flot de cet immense torrent ? La nature ne leur aurait pas refusé des voies ouvertes, bien visibles, telles que des sinus ou des cavités, si elle avait voulu y faire passer tout le flot du sang et priver les petits vaisseaux et les tissus du bénéfice de l’afflux du sang.

Enfin, je me contenterai de rappeler une seule expérience qui me paraît suffisante pour démontrer les anastomoses et leurs usages, s’il y en a, et pour détruire l’idée que le sang passe ainsi des veines dans les artères. J’ouvre la poitrine d’un animal quelconque, et je lie la veine cave près du cœur, de manière que rien ne puisse passer dans le cœur. Je coupe rapidement les artères jugulaires de chaque côté, sans toucher aux veines. On voit alors que les artères se vident par la blessure, mais que les veines restent pleines. Donc il est évident que le sang ne va des veines jugulaires dans les artères jugulaires qu’en passant par les ventricules du cœur. Et, si nous n’avions lié la veine cave, nous pourrions voir les veines se vider en très peu de temps, comme les artères, ainsi que l’a observé Galien, par l’écoulement du sang des artères jugulaires.