Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/211

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

SECONDE DISSERTATION

OÙ L’AUTEUR RÉFUTE BEAUCOUP D’OBJECTIONS FAITES À LA CIRCULATION DU SANG.

Il y a déjà bien des années, savant Riolan, que j’ai publié la première partie de mon travail. Et depuis que la circulation du sang a paru, il n’y a presque pas eu de jour, il n’y a presque pas eu de moment où je n’aie entendu parler soit en bien soit en mal de cette circulation que j’ai découverte. Les uns regardent mon ouvrage comme un enfant tout jeune qu’il faut accabler d’injures, étant indigne de voir le jour. Les autres croyant qu’il faut le nourrir et l’élever sont favorables et bienveillants pour mes œuvres. Les uns m’accablent de leur haine, les autres me couvrent d’applaudissements ; les uns disent que j’ai complètement démontré la circulation du sang contre les arguments de toutes sortes par mes expériences, mes observations, mes dissections ; les autres croient que je n’ai pas élucidé la question et que je ne l’ai pas assez défendue contre mes adversaires. Il y en a qui me reprochent d’avoir affecté une vaine gloriole de vivisections, d’avoir mis en scène des grenouilles, des serpents, des mouches et d’autres vils animaux, et m’accusant alors d’une légèreté puérile, ils me couvrent d’injures. Pour moi, je trouve que répondre à des injures