me monta au visage. Bouvier, debout, en robe de chambre, me tendait la main.
— Veuillez, me dit-il doucement, vous asseoir sur ce divan.
Quel divan que celui-là ! Un meuble profond et moelleux où huit personnes couchées auraient pu tenir à l’aise.
Mon hôte se renversa sur un monticule de coussins. Je fis de même.
Je distinguai alors, à portée de la main, des objets insolites que la lumière diffuse des abats-jour m’avait empêché de remarquer dès mon arrivée.
Sur un guéridon reposait une lampe à mèche très fine, dont la flamme vacillait au moindre souffle et faisait bouger des ombres sur le mur. À côté, une boîte renfermant une substance pâteuse et de couleur foncée. Puis, une longue aiguille et enfin une pipe à fourneau presque fermé, percé seulement d’un trou du diamètre d’une épingle. Sur une tablette, au-dessus de nos têtes, une lampe, fort artistique, brûlait un parfum, celui que j’avais senti en pénétrant dans la pièce.
— Ces objets vous surprennent, dit Bouvier. J’ai déjà fait la contrebande : alcool et drogues. Je n’usais jamais de cocaïne ou de morphine, qui sont des stupéfiants trop dangereux. Je n’ai pu résister à la tentation de l’opium. Vous n’êtes pas scandalisé ?