Page:Harvey - Marcel Faure, roman, 1922.djvu/37

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vrait être doublé d’un psychologue, pour analyser les âmes qu’il manie, distinguer un poète d’un mathématicien, un commerçant d’un musicien, un prêtre d’un affectif. Avec de l’observation, il orienterait les énergies de ses sujets vers la carrière probable qui attend chacun d’eux. Cette sélection intelligente, facteur de puissance, d’originalité et de génie, nous donnera, dans toutes les branches de notre activité nationale, les compétences nécessaires à notre durée. »

« Il y a quelques jours à peine, une discussion philosophique s’élevait dans la classe. Soutenu par deux de mes confrères, Jean Boulanger et Félix Brunelle, j’arguais contre une thèse du professeur lui-même. Je lui contestais la valeur d’un argument qu’il considérait irréfutable. Objections sur objections lui furent servies sans qu’il voulût démordre. À cela, nous n’avions rien à dire : il était libre. Malheureusement, il se départit de son calme et nous lança cette menace : « Messieurs, c’est assez : si vous soutenez pareille thèse aux examens, vous ratez votre philosophie ». Félix releva le défi par des paroles de colère : « Monsieur l’abbé, vous n’avez pas le droit de nous mettre à l’index pour la seule raison que nous ne pensons pas com-