Page:Harvey - Marcel Faure, roman, 1922.djvu/75

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« Être homme n’est pas tout : il faut être sociable. En entrant dans le monde, l’enfant est adopté par une société dont il fera partie et dont il vivra. La vie en commun s’impose à lui, nécessaire, inévitable, et pour qu’il ne soit ni un misérable, ni un déclassé, ni un révolté, il doit acquérir de bonne heure le sens de la solidarité. Il importe que tous les intérêts individuels et sociaux, si opposés, si divers soient-ils en apparence, soient homogénéifiés ; autrement, le progrès et la civilisation sont paralysés par l’égoïsme, l’individualisme et le désordre. Qu’on fasse donc comprendre à l’enfant qu’il y va de son bonheur et de son existence même de concourir au mieux-être de la collectivité. Qu’est-ce qu’un peuple pauvre ? C’est un peuple dont les individus n’ont ni opulence, ni confort, ni bien-être. D’où il ressort que les unités d’un tout se détruisent elles-mêmes dès qu’elles ne travaillent plus à maintenir ce tout qui les soutient et dont elles forment partie intégrante. La communauté suppose nécessairement la grande loi du travail pour chacun et pour tous, ainsi que la réciprocité des droits et des devoirs entre les hommes. Toutes les intelligences, toutes les consciences et tous les bras qui constituent la pensée, la moralité et la richesse d’un groupe social, doivent