Page:Hasek-Le brave soldat chveik,1948.djvu/76

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Ce monstre était présenté comme un dogue.

Kalous ne put rien tirer non plus de Chvéïk. Il réussit aussi brillamment que Bretschneider. Les conversations politiques les plus subtiles ne pouvaient détourner Chvéïk de la maladie des jeunes chiens, et les ruses les plus diaboliques aboutissaient à l’achat par le détective d’un nouveau phénomène de croisement canin.

Ce fut la fin de la gloire de Bretschneider. Quand il eut chez lui sept de ces animaux, il s’enferma avec eux dans la chambre du fond et les tint là si longtemps sans nourriture qu’ils finirent par le dévorer.

Cet honnête serviteur de l’État lui épargna les frais d’un enterrement.

Sa fiche, à la Direction de la Police, se terminait par ces mots tragiques : « Dévoré par ses chiens ».

Plus tard quand Chvéïk apprit ce drame, il ne put s’empêcher de dire :

— Il n’y a qu’une chose qui me tracasse la cervelle, c’est de savoir comment ils feront pour le recoller au moment du Jugement dernier.