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Mairobert était bien l’homme d’une pareille publication. « M. de Mairobert, disent les Mémoires secrets (avril 1779), était un homme de lettres, auteur de quelques opuscules, mais surtout grand amateur ; il ne manquait aucune pièce de théâtre dans sa primeur, et se faisait entourer dans les foyers ; il avait aussi toutes les nouveautés, et sa bibliothèque était en ce genre une des plus curieuses de Paris. Élevé dès son enfance chez madame Doublet, il y avait puisé ce goût, ainsi que celui des nouvelles. C’était un des rédacteurs ; il conservait le journal qui se composait chez cette dame, et le continuait. Il avait eu différentes prises avec la police relativement à ce manuscrit, qu’il donnait à ses amis de Paris et de province ; mais on n’avait pu le priver de cet amusement instructif et agréable, d’autant qu’il était fort circonspect. Il avait la fureur de faire parler de lui ; il ne connaissait pas la sage maxime de ce philosophe qui disait : Pour être heureux, cache ta vie. Il mettait son bonheur dans l’éclat et le bruit, et malheureusement il en a fait jusqu’à sa mort et après.

» Avant de mettre les scellés chez lui, on a enlevé, par ordre du roi, tous ses manuscrits, et même beaucoup de livres.

» On a de plus trouvé chez lui des caractères de fonte, qui ont été enlevés aussi, ce qui a donné lieu à bien des conjectures et des propos. On a cepen-