Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 1.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

bien dirai-je à ceux qui se plaignent de quoi je parle quelquefois des grands sans les louer, que la vraie et solide louange se trouvant dans les actes vertueux, dire la vérité c’est louer tout ce qui le mérite. » (Mai 1633.)


N’est-ce point là parler d’or ? Et dans toutes ses explications on retrouve les mêmes sentiments honorables. Bientôt, d’ailleurs, nous le répétons, « voyant les ennemis de la Gazette abattus, il supprime les préambules justificatifs de ses Relations, non toutefois sans adresser, un remercîment à ceux qui, par la continuation de leur bienveillance depuis trois ans en çà, font en sa faveur une exception à la règle qui rend le changement agréable à tout le monde. »

Une estampe de l’époque, conservée à la Bibliothèque impériale, représente la Gazette assise sur une espèce de tribunal ; sa robe est parsemée de langues et d’oreilles. Le Mensonge, démasqué, lui lance des regards pleins de haine ; la Vérité au contraire semble heureuse d’être assise auprès d’elle. Au pied du tribunal, à droite de la Gazette, qui le désigne du doigt, Renaudot remplit les fonctions de greffier. Les cadets de la faveur se pressent autour de lui et lui offrent de l’argent :


Plus que de triompher nous brûlons de paraître,
Ennemis des combats et serfs d’un faux honneur ;
Vous aurez de notre or en nous faisant faveur :
Dites que nos grands coups font les Mars disparaître.