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certains aventuriers littéraires allèrent fonder à l’étranger des feuilles destinées à la France, et dont ils obtenaient facilement l’introduction moyennant une contribution annuelle plus ou moins élevée : il s’établit ainsi sur nos frontières de véritables fabriques de journaux littéraires et politiques. Le gouvernement finit même par pousser la condescendance jusqu’à permettre à quelques-uns de s’imprimer à Paris, mais cependant — pour sauver le principe — sous la rubrique d’une ville étrangère. La première feuille qui obtint cette faveur fut le Journal de Verdun, feuille justement estimée, qui introduisit dans la presse périodique, en 1704, un genre nouveau, qu’on pourrait appeler le genre historique.


Mais tous ces journaux étaient comme on le pense bien, obligés à la plus grande circonspection : le moindre écart les faisait arrêter. Leur rôle d’ailleurs se bornait à celui de simples rapporteurs ; toute espèce de polémique, de discussion, leur était interdite. Ce n’est donc pas là qu’il faut chercher le mouvement des esprits, mais bien dans la presse littéraire.

Durant la première période de leur existence, les journaux littéraires ne furent guère autre chose que des bulletins bibliographiques, se bornant à enregistrer, à analyser les publications nou-