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QUATRAIN XVII


Extrait de la 22. Centurie de Michel Nostradamus, poëte, mathématicien et médecin provençal ; prédisant la perte du procez du Gazettier, soy-disant médecin de Montpellier, contre les médecins de Paris, par un arrest solennel prononcé en robbes rouges, après cincq audiances, par Me Messire Matthieu Molé, premier président, le 1. jour de mars, l’an 1644.



Quand le grand Pan[1] quittera l’escarlate,
Pyre[2], venu du costé d’Aquilon[3],
Pensera vaincre en Bataille[4] Esculape[5],
Mais il sera navré par le Talon[6].

FIN




Après tout ce que nous avons dit des démêlés de Renaudot avec Guy Patin, il n’est pas difficile de deviner d’où était sortie cette diatribe. Dreux du Radier, d’ailleurs, attribue formellement au malin docteur le quatrain qui la termine ; sa paternité ressort encore de la pièce suivante, que nous ne faisons qu’analyser.

  1. Quand sera mort le cardinal de Richelieu, qui portait le Gazettier. Il est icy comparé à Pan, dieu des Faunes et Satyres, à cause de ses impudiques et sales amours. Le sieur de Priezac dans son Amant solitaire :

    Et vous Faunes lascifs, Ægi-pans et Sylvains.

  2. Pour Zopyre, qui avait le nez coupé
  3. Pays de malheurs, pays à tous les diables : c’est Loudun, pays du Gazettier.
  4. Nom de l’advocat du Gazettier
  5. La Faculté de médecine.
  6. C’est le nom de M. Talon, advocat général, qui a demandé justice à la Cour de la vie et de l’usure du Gazettier, et qui a donné contre lui de véritables et raisonnables conclusions.