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les ordres, vint à Paris, aumônier des religieuses de la Ville-l’Évêque.

Quand il eut découvert la conspiration en question, il consulta trois jésuites pour savoir ce qu’il devait faire ; on sait le nom de deux, le P. Dupuis et le P. Guilleret. Leur réponse fut qu’il fallait laisser agir la Providence, et qu’il n’était point obligé à la révélation. Peu satisfait de cette décision, il consulta séparément le prieur de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés et celui des Blancs-Manteaux : ils furent du sentiment contraire. En conséquence il fit parvenir à M. Le Tellier, lors chancelier, un mémoire détaillé contenant tout ce qu’il savait de la conspiration prétendue. Il pria le chancelier de ne pas lui faire de réponse directement, pour ne point l’exposer à la vengeance secrète des auteurs du complot ; mais pour sa tranquillité et pour certitude que sa lettre et ses instructions avaient été remises, il pria le chancelier de faire mettre une lettre rouge initiale à la Gazette de France le 31 décembre 1683. Ce qui a été exécuté. Cette lettre majuscule G est grise dans toutes les autres Gazettes. »

Quoi qu’il en soit, en 1704, l’abbé Blache fut arrêté en vertu d’une lettre de cachet et mis à la Bastille, où il est mort. Le jour de son emprisonnement le lieutenant-général de police, commissaire en cette partie, dressa un procès-verbal contenant inventaire des papiers de l’abbé Blache. Ces papiers furent rangés par cote et paraphés par M. d’Argenson, et c’est dans le nombre que s’est trouvé le manuscrit en question. Il a été déposé au greffe le 14 juillet par MM. les commissaires du Parlement chargés de ce qui concerne le collége de Louis-le-Grand et autres maisons des Jésuites à Paris.