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Qui ne se vend et ne s’achète
Qu’entre chien et loup, en cachette,
Des satyriques ouvrages en vers
Jouxte sur exemplaires d’Anvers[1].


Le duc d’Orléans crut donc devoir interposer son autorité, se flattant qu’elle serait plus écoutée que celle du Parlement. Il s’adressa au Corps de ville ; il fit entendre aux magistrats de la cité « qu’il s’étonnait fort des bruits qui se répandaient dans Paris, et encore plus de ce qu’on y laissait impunément composer, imprimer, vendre et débiter ouvertement une foule de libelles infâmes, dont les auteurs n’avaient pour but que de surprendre, par les calomnies qu’ils y insèrent, les personnes simples et faibles, et, leur faisant croire que Leurs Majestés ont des intentions contraires à leur repos, les soulever contre elles » ; et il conclut en demandant, au nom du roi, qu’on prît des mesures pour réprimer une pareille audace.

Le Corps de ville, se rendant à ses instances, ordonna aux colonels et quarteniers d’assembler les capitaines, lieutenants et enseignes de chaque colonelle, les cinquanteniers et dixeniers de chaque quartier, pour leur faire entendre les bonnes intentions de la reine, et les inviter à empêcher de tous leurs moyens la publication des libelles diffamatoires, « en se saisissant de ceux qui les compose-

  1. La Nocturne chasse du lieutenant civil.