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quantaine, et les bibliothèques Sainte-Geneviève et de la Chambre des Députés en ont chacune un assez riche contingent.

Plusieurs bibliographies de ces pièces fugitives ont été essayées, mais la plus complète est celle qui a été publiée pour la Société de l’histoire de France par M. C. Moreau[1], véritable travail de bénédictin, auquel on ne saurait donner trop d’éloges, et qui nous a été fort utile pour cette partie de notre travail, aussi bien que les Courriers de la Fronde publiés par le même dans la Bibliothèque Elzevirienne de M. Jannet.


Maintenant, s’il nous était permis d’exprimer notre opinion sur ces milliers d’écrits qu’on a baptisés du nom de Mazarinades, nous dirions qu’on n’en a pas fait assez de cas, qu’ils n’ont pas été mieux appréciés que la Fronde, dont ils sont l’expression, et qui demanderait assurément à être étudiée avec plus de soin et traitée avec plus de gravité qu’on ne l’a fait. Le cardinal de Retz dit quelque part dans ses Mémoires : « Il y a plus de soixante volumes de pièces composées dans le cours de la guerre civile, et je crois pouvoir dire avec vérité qu’il n’y a pas cent feuillets qui méritent qu’on les lise. » Mais il est permis d’appeler de ce jugement, par trop partial, qui a fait dire avec raison au Père Lelong

  1. Paris, 1851 et s., 3 vol. in-8o.