Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 1.djvu/364

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qui expliquent les grands événements, qui ont passé presque inaperçus des contemporains eux-mêmes, et dont les plus pénibles et les plus minutieuses recherches n’amèneraient pas toujours l’historien à saisir la trace ailleurs. Là, toutefois, ne se borne pas le mérite de la Muse historique. Un certain attrait nous pousse tous, plus ou moins, à rechercher les particularités intimes de la vie des personnages que l’histoire fait poser devant nous ; or, cette curiosité est, ici, très amplement satisfaite.


Sous le rapport des informations et de la peinture des mœurs, le mérite de Loret est donc incontestable. Le mérite littéraire ne lui sera pas aussi facilement concédé ; nous croyons cependant que personne ne lui refusera au moins la facilité, la fécondité, le naturel.

Et quand on songe aux circonstances, aux conditions dans lesquelles il travaillait, on ne peut se défendre d’une sorte d’admiration pour la constance de ce pauvre gazetier à remplir sa tâche pendant près de quinze ans, sans faiblir, sans se négliger un instant, avec la même exactitude, avec la même gaieté. La misère, la maladie, la tristesse, l’humeur, qui quelquefois l’atteignent, et qu’il ne dissimule point, ne le faisaient pas ralentir d’une semaine. « Il n’y avait point à se résoudre ou à s’aviser ;