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Que leurs plaintes, en l’air toujours évaporées,
        Se dissipent en s’élevant,
Et qu’ils grondent enfin à ces portes sacrées
    Sans que le cœur en ait le moindre vent.


Plus,


        Une bouche fraîche et vermeille,
        Qui sert au cœur de truchement,
        Pour s’expliquer précisément
        Sur ce qu’il reçoit par l’oreille ;
        Une bouche où la volupté,
Cette reine des cœurs flatteuse et délicate,
Accorde la douceur avec la majesté,
Et règne mollement sur un lit d’écarlate ;
Une bouche où Zéphir répand l’esprit des fleurs,
        Où l’Amour, avec ses trois sœurs,
        Folâtre sur un tas de roses
        Et, désarmé du trait fatal,
        Entre deux lèvres demi-closes,
        S’amuse d’un dard de corail.


Et parce que ladite bouche servait ci-devant d’un passage commun à l’artifice et à la dissimulation, au compliment et à la flatterie, qui logent sur le derrière dudit cœur, dans un appartement détaché d’icelui, il a été convenu que ledit cœur demeurerait affranchi de cette servitude, sauf à ladite Cloris à dédommager lesdits hôtes comme elle avisera. S’oblige aussi ladite bailleresse de donner de la pente dans ledit passage, pour faire écouler toutes les ordures et immondices qui pourraient se former dans ledit cœur, comme les dépits, les chagrins, les soupçons, les dégoûts et les tentations nouvelles.


        Que ces excréments de l’amour
        N’infectent jamais son séjour ;
Qu’ils ne croupissent point, qu’ils coulent à leur aise,
        Et que, par ce canal secret,