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che, je prie la miséricorde divine de vous pardonner ce blasphème, ainsi que quelques autres de votre connaissance et de la mienne qui vous sont échappés depuis quinze mois, au grand scandale des faibles, et pour lesquels vous serez forcé tôt ou tard de faire amende honorable. Remarquons qu’il n’est pas possible de faire jamais un Spectateur en France, à moins qu’on ne trouve le secret de réduire à la tolérance et à la modestie le genus irritabile vatum. Cette recette en vaudrait bien une autre mais M. de Lacroix aurait beau s’en servir, il ne ferait pas lire son Spectateur[1]. »

Nous devons dire que tous les critiques ne se montrent pas aussi sévères pour Lacroix. Le Journal de Verdun, le Mercure, le Journal des Beaux-Arts, en parlent, au contraire, avec éloge.

Selon M. Taschereau (notes du Grimm), le Spectateur de Lacroix fut continué pendant les années 1774, 1775 et 1776, par J. Castillon ; Barbier, au nom de J. Castillon, porte un Spectateur, ou Journal des Mœurs, 1776, t. 1er et unique.


Un Moniteur français, qui parut en 1760, avec cette épigraphe : Non odio adductus alicujus, sed

  1. Janvier 1772. Edit. Taschereau, t. vii, p. 306. — S’il était besoin d’une preuve de la légèreté que Grimm portait dans ses jugements, nous ferions remarquer que c’est, de son aveu, sans l’avoir jamais vu ni lu, et sans connaître davantage l’auteur, qu’il se prononce d’une manière si absolue contre le Spectateur de Lacroix.