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veut encore, comme il le doit, avoir soin d’employer avec précision et exactitude la véritable nomenclature de chaque chiffon, nous aurons à la fin de l’année un dictionnaire des modes des plus curieux, et un monument éternel de la richesse de la langue française. Les derniers bonnets des dames étaient, si je ne me trompe, des bonnets à la débâcle, à cause de la débâcle de la Seine de l’hiver dernier. Mais il y a eu depuis cette époque, peut-être, nombre de découvertes importantes et nouvelles que je suis assez malheureux pour ignorer encore. La lecture du Courrier de la Mode me tiendra désormais au courant de cette science également profonde et agréable.

» La souscription pour ce journal n’est que de trois livres par an ; mais quand on pense à combien de millions d’âmes en Europe et en Amérique ce journal est indispensablement nécessaire, on prévoit que, moyennant un petit privilége exclusif pour les deux hémisphères, le profit de l’auteur sera immense, sans compter les présents que les marchandes de modes feront à madame son épouse, s’il en a une, comme je l’espère. Mais je crains toujours qu’un génie ennemi de notre gloire ne s’oppose à une entreprise si utile et n’étouffe ce projet dans son berceau ; le premier journal du Courrier de la Mode devait paraître au commencement d’avril, et voilà le mois qui avance sans que le Courrier ait fait claquer son fouet. »