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les petites phrases et le bel esprit. Je dirais à l’auteur de la Gazette d’Agriculture, du Commerce et des Finances, de moins compiler les avis des différentes provinces. Je voudrais que le Journal économique remplît avec plus de célérité ses engagements ; enfin, que le Journal encyclopédique ne fût plus une bigarrure, et qu’il renfermât seulement de bons morceaux sur la philosophie et la morale, lesquels commencent à y devenir fort rares. Je ne parle pas des Éphémérides du Citoyen, dont heureusement nous sommes délivrés.

» Que dites-vous, Monsieur, de cette police ? Les arts et les sciences en profiteraient à coup sûr. Occupés chacun dans votre partie de ce qui la concerne, vous ne porteriez plus la faux dans des moissons étrangères. Vous n’auriez pas, à la vérité, le rare honneur d’être universels ; mais vous mériteriez bientôt la réputation d’être plus profonds, plus réfléchis ; vos extraits seraient mieux analysés, plus fidèles, plus utiles ; ce ne serait plus un titre, quand on aurait été critiqué dans un journal, pour avoir droit aux louanges d’un autre ; on blâmerait, on louerait avec discernement, avec justice, et il y aurait moins de partialité quand il y aurait moins de concurrence[1].



  1. Lettre à l’auteur de l’Année littéraire sur quelques objets de littérature, entre autres sur les bornes dans lesquelles devraient se renfermer nos différents journaux. Octobre 1773.