Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 3.djvu/290

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justice de ceux qui exigeraient trop rigoureusement qu’un recueil de cette nature, qui se trouve rempli tous les mois avec beaucoup de régularité, ne contînt jamais rien que de parfait et d’admirable ! Écrivains délicats qui vous plaignez d’y voir quelquefois des productions médiocres, songez que c’est au Mercure à se plaindre de vous-mêmes, qui ne lui fournissez pas de quoi faire cesser vos reproches. »


Quelque modération que la Clef du cabinet apportât dans ses appréciations politiques aussi bien que dans ses appréciations littéraires, c’est de mort violente qu’elle mourut. On lit dans le numéro de décembre 1776, le dernier, un avis du rédacteur en chef, ainsi conçu :


Je dois au public, et je me dois à moi-même, de l’instruire des vraies raisons pour lesquelles ce journal ne sera plus continué. La suppression des nouvelles politiques, à laquelle j’ai été forcé par des ordres supérieurs, l’ayant dénaturé dans une de ses parties essentielles, ce changement lui a fait supporter une révolution qui, jointe à la modicité du prix des souscriptions, ne lui permet plus de suffire aux pensions ni aux autres charges pécuniaires qu’il était obligé de supporter. En conséquence, j’ai pris le parti, ainsi que le libraire, de l’abandonner.


D’où partait le coup qui frappa cette feuille, pour laquelle son ancienneté et son caractère semblaient devoir être une sauvegarde, c’est ce que nous ne saurions dire ; mais il est bien probable que la rivalité n’y fut pas étrangère.