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pourra manquer de frapper les esprits les moins attentifs. On apprendra par là à faire usage des règles du droit naturel. On se familiarisera insensiblement avec les idées de la saine politique. On s’accoutumera à porter un jugement certain sur toutes les actions, sur toutes les opérations d’un peuple, d’un souverain, d’un ministre, d’un magistrat, d’un simple particulier.

On apprendra à démêler les sophismes d’un auteur mercenaire d’avec les raisonnements d’un citoyen philosophe. On ne prendra plus les plaintes d’un peuple opprimé pour les cris d’une populace séditieuse. Enfin on aura la vraie signification du mot patrie, et on se gardera bien de confondre le patriotisme avec l’honneur d’un gouvernement ennemi et destructeur de la patrie…

Notre journal sera donc spécialement dirigé contre le despotisme. On sait que ce grand abus, que ce maître-crime, est la source de tous les maux qui inondent le genre humain. Nous ferons donc tous nos efforts pour opposer une digue à cet horrible fléau…

Nous emploierons la langue française, parce qu’elle est la plus répandue, parce qu’elle paraît consacrée à la politique, et par d’autres raisons que nos lecteurs devineront aisément


Nous ignorons quelle suite peut avoir eue ce projet, que Barbier attribue à un baron de Saint-Flocel, et qui, selon lui, aurait abouti à une brochure in-12 de 195 pages. La Bibliothèque impériale ne possède qu’une plaquette incomplète, de 96 pages, contenant le prospectus, sous le titre d’introduction, et une partie du précis raisonné du droit naturel. Elle a pour titre : Journal des Princes, ou Examen des journaux et autres écrits périodiques relativement aux progrès du despotisme. L’introduction a pour titre de départ Journal du Despotisme. Le prospectus, qui se trouve à la bibliothèque de